Désespoir et roue de vélo.

Ce sont toujours les mêmes qui payent ...
Depuis lundi, je me lève à 7H30 pour aller bosser à l'hôtel.
A 8h30, dans le froid et le brouillard, je pédale jusqu'au métro.
Je rentre vers 13h au mieux.
Les clients du moments : un groupes d'handicapés mentaux (une 20 ou plus). Certes, gentils mais très bruyants et il faut leur accorder beaucoup d'attention sans pour autant négliger les autres clients ainsi que les taches à accomplir. De coup, quand je rentre, je suis légèrement très épuisée.
Surprise en sortant du métro tout à l'heure : plus de roue arrière !!

J'hésitais entre me mettre à hurler et insulter tout le monde ou alors vomir. Heureusement mon estomac était vide et ma conscience m'a évité de me ridiculiser.
Du coup, j'ai pleuré des larmes de dégoût, de fatigue ou de rage ... aucune idée.

Ce n'est certes qu'une roue ... oui mais voilà, cette roue elle était à MOI!
J'en ai besoin pour aller travailler ou étudier.
J'avais quand même trois cadenas : un sur la roue avant, un autre pour la cadre et un pour mon panier arrière. Maintenant, j'en aurai un quatrième de 4m 50 qui fera le tour du vélo !

Ce n'est certes qu'une roue ... oui mais voilà, pourquoi la mienne ???
Je n'ai rien fait à celui qui me l'a volée !
Je l'aimais tellement : elle était plus légère que celle d'origine, elle ne se dégonflait pas toute seule, elle m'amenait là où je lui demandais et elle résistait aux morceau de verre et aux trottoirs.

Ce n'est qu'une roue ... pas besoin d'en faire une histoire.
Là, je ne suis pas d'accord. J'ai envie de hurler que ce n'est pas juste. Je suis une étudiante qui a un job, je me lève chaque matin à 7h30 pour me coucher pas avant minuit. Je ne suis pas allée au ciné depuis une éternité et je n'ai même pas pu y aller pendant cette semaine de "vacances alors que c'est ce que je désirais le plus au monde !

Je ne demande pas de pitié je voudrais juste vous prouver l'injustice que dévoile le vol de cette roue. Ma roue on s'en moque. C'est une épreuve de plus ... au même titre que le froid à affronter le matin pour aller bosser, la fatigue du soir quand il faut encore réviser, le dégoût de ceux qui ne font rien et pourtant ont tout. Vous savez, les pauvres jeunes des cités qui font la grasse matinée, traînent toute la journée, et le soir venu, caillassent policiers et pompiers. Ils ont des chaussures que je ne peux pas me payer, sont subventionnés par l'état et sont pardonnés quand ils brûlent des voitures ou des bibliothèques ? Les pôôvres, ils veulent seulement se faire entendre ! Ils chantent leur misère dans des raps qui se vendent comme des petits pains mais ne font rien pour que cela change ... 4 ans de bénévolat dans un quartier sensible ... je sais de quoi je parle !!!

Suis-je écoeurée? Si peu ...

Conséquence de ce vol :
- une roue en moins
- une envie de justice qui frôle la vengeance
- un cadenas à 20€
- une roue à 50€
- deux heures de travail pour remonter la roue et la dynamo, régler le dérailleur et re-viser les pédales étrangement dévisées