vendredi 10 juillet 2009

A la guerre comme en amour ...

A la guerre comme en amour …

De retour de Brest … enfin, tout est relatif. Je suis dans le train depuis 9H ce matin mais j’arriverai à Toulouse que ce soir à 21h15.
Il est 12h16 … il me reste encore quelques heures à passer dans cet objet roulant identifié.

Je suis partie il y a exactement 19 jours. C’est la première fois que je passe un moment aussi long en dehors de la maison.

Je suis mitigée à l’idée de rentrer. Vivre sur une base avec des gens qui pensent pour vous est très rassurant. On se sent à l’abri, les intrus ne sont pas autorisés et il y a des règles pour tout (mais aussi n’importe quoi).
Je suis un peu triste de quitter ce club med marine (visites de bateau, sorties en mer, balade en bord de mer, barbecue etc)
Je suis beaucoup triste de quitter certaines personnes sans avoir U le temps de faire ce que je voulais vraiment. Je sens que je vais regretter de ne pas avoir assouvis une envie d'un baiser sauvage et caché pendant encore quelques temps :p

Je suis soulagée de rentrer. Je commençais à me perdre en cours de route : passer toutes mes soirées de libre dans un/des bars, raconter mes sentiments à un peu tout le monde, trainer qu’avec des mecs … Il se peut aussi que j’ai un peur de ce que j’aurai pu devenir à rester là bas. Oh non, je ne dis que j’allais passer de la fille sage à la fille qui fait n’importe quoi. Simplement il est possible que l’influence militaire, du groupe me soit plus néfaste que je ne le pensais.
Je suis pressée de rentrer pour me retrouver : avoir le temps de lire, dormir quand je veux et surtout jusqu’à l’heure que je veux, de pas devoir petit déjeuner de 6h30 à 7h, déjeuner de 11h30 à 12h30, diner de 18h30 à 19h.
Je suis contente de rentrer pour récupérer trois semaines de courtes nuits (je ne comptes pas les semaines de révision avant mon départ …)
Je suis très contente de rentrer pour éviter une certaine personne.

Maintenant, je vais devoir digérer un regret, des remords, essayer de redevenir moi (la fille trop sage mais fidèle à elle-même).

Boire pour oublier, c’est d’une banalité effarante ! Je m’en veux d’avoir voulu faire comme tout le monde alors que je ne suis pas ce genre. Cependant, je dois avouer que sur le moment c’était très drôle ! C’est toujours ça de pris !

Je dois aussi m’inscrire sur facebook … je vais renier un de mes principes (un de plus, un de moins, question d’appréciation mdr)
Il se retrouve que pour rester en contact avec les gens, il semblerait que ce moyen soit le seul qui existe au monde.
Les gens ne veulent pas être fichés mais voilà qu’ils sont prêts à donner tous les détails de leur vie sur ce site mondial … faudrait qu’on m’explique !
Certes je m’inscris sur facebook, mais je vais suivre les bons conseils d’Antoine (un gentleman, un vrai ;) ). A savoir mettre mon nom, mon age et basta. Le but n’est pas d’étaler ma vie (j’ai ce blog pour ça) mais je pouvoir garder un lien avec les gens de la PMS.
C’est triste, je me souviens d’un temps où on s’échangeait nos adresses avec la promesse de s’écrire de longues lettres … J’aimais bien ce monde communication pour « rester en contact ».
D’ailleurs, l’idée de rester en contact a le don de me dépiter. Ou comment facebook peut concilier le mépris d‘une personne dans la vraie vie avec la très belle phrase :  « on se croisera sur facebook ».
Oké : donc en vrai je suis ignorable mais sur facebook je suis fréquentable. C’est pas que j’ai envie de dire « nard Co » mais disons que je le hurlerai bien !!! Juste pour me défouler car en vrai, je ne le pense pas … hélas.

Je suis en train de réaliser que sur le moment, j’ai adoré « prendre ce râteau ». C’était la première fois que je vivais un truc de ce genre. C’était à mon tour d’être la triste héroïne dont le cœur est piétiné par ignorance, par timidité, par vengeance. J’ose espère que cela n’a pas été fait par méchanceté.
J’avais des frissons dans le ventre, le cœur qui battait très fort, une furieuse envie de courir, de faire quelque chose de stupide et l’impression que ma tête ne me commandait plus. Je marchais et seul m’importait ce désir furieux empli de pourquoi, d’envie de montrer que je valais mieux que son snobisme. J’étais aussi jalouse de celle à laquelle il parlait alors qu’il m’évitait.
Je voulais être le centre de son monde et je voyais ça comme un défi ! Il me fallait réussir …
« En amour comme à la guerre tous les coups sont permis ».
Je n’ai pas osé obéir à cet adage … finalement, je suis restée moi-même malgré tout !

En fait, pour résumer, ça a été la semaine des premières fois :
-premier 50cl de bière dans un bar
-premier râteau
-première tentative de vie en collectivité sur le long terme
-première fois que j’arrive si bien à cacher le fait que je n’appréciais pas certaines personnes
-première fois, paradoxalement, où je me suis laissée entrainer par le groupe : ne pas cacher des choses que j’aurai dû taire, sortir le soir, n’être jamais ou presque seule
-première fois que j’ai mangé avec des personnes qui m’enrageaient. Adieu mon principe du « mieux faut être seule que mal accompagnée ».
-première coupure avec ma famille
-premier découvert (mdr)
-première reconnaissance militaire … je suis officiellement Second Maitre.
-première fois que je laisse passer autant de temps sans penser à des détails pratiques et futiles comme où je vais l’année prochaine, Est-ce que j’aime toujours le droit, qu’est-ce que je veux faire plus tard, comment va maman, comment va Mathieu …

Et là, je me demande qui je suis vraiment. Suis-je moi quand je fais n’importe quoi en groupe. Où alors, le suis-je quand je suis seule et raisonnable ?

13h : j’espère qu’il y aura une boulangerie en gare de Nantes !
Parce que j'ai strictement rien à manger et à boire.